La participation de la société civile, clé des programmes internationaux de foresterie au Laos

La participation d'organisations de la société civile aux programmes internationaux REDD+, cherchant à réduire la déforestation, la dégradation des forêts et les émissions de CO², pourrait jouer un rôle clé en renforçant la collaboration entre les acteurs locaux et internationaux gérant les ressources naturelles au Laos.

De plus, le plan d'action de l'Union Européenne sur le FLEGT (Forest Law Enforcement Governance and Trade: concerne les importations de certains bois et produits bois en provenance d'Indonésie dans la communauté européenne) pourrait augmenter les opportunités pour les organisations de la société civile de participer à la gouvernance active des ressources naturelles, d'après une nouvelle étude de l'Université de l'Est de la Finlande et l'Institut Européen de la Forêt.

Au Laos, cependant, des limitations sont posées aux organisations de la société civile, qui ne font que commencer à se former. Les découvertes ont été publiées dans le journal Forests, avec le chercheur Irmeli Mustalahtide l'Université de l'Est de la Finlande, auteur principal.



Ils ont analysé les programmes internationaux FLEGT et REDD+ au laos.


Situé dans le Sud-Est asiatique, le Laos a une population d'environ 6.8 millions d'habitants; les pays voisins sont la Thaïlande, la Chine, la Birmanie, le Vietnam et le Cambodge.

Le pays enclavé est pauvre, et pourtant riche en ressources naturelles; de plus le Laos utilise l'hydroélectricité pour produire de l'énergie qu'il exporte à ses voisins. Les forêts constituent une autre ressource naturelle importante du point de vue de la production de bois, de la biodiversité et de la gestion durable des ressources en eau.

Le programme REDD+ des Nations Unies et la Banque Mondiale cherchent à réduire les émissions de CO² provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts en collaborant avec les acteurs locaux, nationaux et internationaux.

Le plan d'action FLEGT de l'Union Européenne et son accord de partenariat volontaire (Voluntary Partnership Agreements - VPAs), quant à lui, cherche à assurer l'application de la loi sur les forêts et la gestion de la gouvernance et du commerce de la forêt à travers des accords gouvernementaux conclus avec les pays qui importent du bois tropical vers l'Union Européenne.

L'objectif du FLEGT est de combattre l'exploitation du bois illégale et de faire commerce des produits forestiers avec les pays du VPA. Un autre objectif est de promouvoir la gestion de la forêt et le développement durable dans les pays du VPA.

Une licence FLEGT assure que les produits en bois comme les meubles, placages, pâte à papier et produits en papier, sont fabriqués légalement.

Les organisations de la société civile au Laos ont un rôle important à jouer, mais ont des ressources limitées. 


Au Laos, le rôle des organisations internationales de la société civile dans la planification du programme REDD+ implique principalement une participation aux réunions planifiées et à la sensibilisation des gens, sans pouvoir de décision.

La capacité des organisations locale de la société civile était jugée faible: pourtant, elles jouent un rôle crucial dans la détermination des besoins et valeurs des acteurs locaux

Lors des préparations pour les négociations du VPA en 2015, seulement quatre organisations locales de la société civiles ont déclaré avoir le rôle d'observateur et ont été informées du plan d'action FLEGT.

Cependant, lors du dernier voyage des chercheurs au Laos en février 2017, environ 20 organisations locales ont rapporté suivre le développement du FLEGT, et 5 de ces organisations ont participé à des réunions préparatoires connexes.

Néanmoins, le rôle des organismes de la société civile au Laos est considéré comme limité à "sensibiliser à l'environnement", et ils ont des opportunités et des capacités à participer au pouvoir de décision limitées.

Selon les chercheurs, la participation des organisations de la société civile pourrait apporter un aperçu local  précieux dans les programmes du REDD+ et du FLEGT, et pourrait améliorer l'équité et la transparence des processus.

Mais le système politique du Laos ne soutien pas les sociétés civiles indépendantes, et les organismes ne peuvent pas participer ou influencer la prise de décision gouvernementale.

D'après les chercheurs, les principaux défis de la gouvernance des ressources naturelles au Laos comprennent la sensibilisation à la gouvernance des ressources naturelles et aux programmes forestiers internationaux, et la création des capacités éducatives, financières et réactives dans le pays.



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